Rozenn Nardin, professionnelle rompue à la création et au déploiement de l’écoute des médias et réseaux sociaux, vous livre quelques conseils pour vous aider à choisir et lancer votre projet de social media intelligence avec un partenaire de confiance.
Si vous avez suivi nos 4 premiers conseils pour bien vous lancer dans un dispositif de social media intelligence, vous pouvez challenger un peu plus vos prestataires sur deux enjeux plus pointus.
Évaluer la connaissance des effets de distorsion en social media intelligence via les outils de listening et les plateformes sociales
En marge des principaux éléments d’arbitrage classiques en social media intelligence qui finalement relèvent plus du bon sens que d’une tambouille réservée aux plus experts, il faut aussi regarder du côté de l’interaction hommes-machines.
Porter un tel regard pour évaluer un dispositif social media intelligence n’est pas aussi compliqué que cela en a l’air, mais ô combien utile quand on connaît l’effet de « distorsion » sur certaines tendances que créent outils et plateformes sociales comme Twitter ou Facebook, ou qui sont la résultante d’un mésusage ou d’un manque de culture numérique de l’humain en charge de la production de l’étude !
Il s’agit d’évaluer le degré d’interaction qui a lieu entre l’outil de captation/de monitoring des médias sociaux, les équipes techniques, et celui qui utilise la technologie.
- S’agit-il de la même entreprise qui offre outil(s) et analyse humaine ?
- S’agit-il de deux sociétés différentes ? Quelle est la relation qu’ont les consultants, veilleurs et analystes avec les équipes en charge du développement de la solution logicielle ?
- Disposent-ils d’une autonomie dans le paramétrage ?
- Jusqu’où peut-on paramétrer l’outil social media intelligence ?
- Comprend-t-on aisément comment est produite la donnée, lorsqu’il s’agit par exemple d’analyse sémantique, pour réussir à bien la lire ?
- Peut-on retravailler les données de social media intelligence ?
En social media intelligence, on doit toujours pouvoir remonter à la donnée brute même si celle-ci passe ensuite par une solution logicielle dont l’intérêt est de pouvoir agréger de gigantesques quantités de données. Il n’y a jamais rien qui vient de nulle part. Si l’interprétation des résultats agrégés ne s’appuie pas sur une compréhension claire des données brutes originelles, gare !
Au-delà du social media intelligence, ouvrez-vous au sujet des études hybrides, nouvelles perspectives intéressantes mais encore balbutiantes
Osez les questions sur le potentiel d’hybridation des données issues du web social avec celles d’autres méthodologies. Et si, vu que c’est dans l’ère du temps, on vous répond que l’hybride c’est l’avenir, demandez clairement la preuve des expérimentations pour bien vérifier que :
- Il ne s’agit pas d’un simple remplacement d’un quali exploratoire pour pressentir tendances et signaux faibles, et générer quelques hypothèses avant de démarrer un dispositif d’études plus classique
- On est bien là dans une proposition méthodologique qui sert votre intérêt et qui n’est pas le dernier né de tout l’attirail de gadgets qu’on développe dès lors qu’il s’agit de digital et de big data
- Ce n’est pas une usine à gaz sortie de l’expérimentation, rendant l’étude inintelligible, avec des volets qui au lieu de se compléter, deviennent concurrents sans qu’émergent d’ailleurs de cette confrontation des résultats un quelconque enseignement.
Un fois toutes ces alertes levées, vous pourrez lancer avec plus de sérénité votre dispositif social media intelligence.
Faire du social media intelligence en 7 étapes :
Faites-vous aider par des professionnels pour formuler votre brief. C’est l’assurance de recevoir des propositions social media intelligence qui répondent sur les mêmes points, et qui sont déjà cadrées en amont de votre appel à proposition.
- Rencontrez plusieurs prestataires social media intelligence
- Construisez un budget réaliste où la valeur est donnée plus à l’humain qu’à l’équipement
- Challengez vos futurs prestataires au-delà de la technologie et du budget en vous appuyant sur tout le bon sens que vous possédez et en questionnant ce qui se passe entre les hommes et les technologies car la neutralité du net n’existe pas.
- Demandez à voir tous les collaborateurs avant même de choisir votre partenaire social media intelligence
- Sollicitez un transfert de certaines compétences pour que vous puissiez à votre tour évangéliser et faire rayonner la social media intelligence en interne, et que demain, vous puissiez retravailler autrement la donnée et exiger encore un peu plus de votre partenaire
- Ne vous équipez pas d’un outil si vous n’avez pas souscrit / internalisé les compétences pour extraire le sens de ce matériau si riche mais tellement dense et fluctuant que sont les social datas. C’est souvent l’assurance de se retrouver avec un outil dont on éprouvera vite les limites.