Design thinking

L’essentiel n’est pas d’innover mais d’avoir une mission claire

Antonin Chartier, co-fondateur de Jimmy Fairly nous explique son credo pour une griffe de lunettes à part.

 

Antonin Chartier nous explique comment il a su faire de sa marque, Jimmy Fairly, une référence dans le marché de la lunette de vue et se challenge au quotidien.

 

Quel est le credo Jimmy Fairly ?

Notre mission de base : rendre la lunette de vue de qualité cool et accessible.

Comment avez-vous imaginé votre business model pour repenser le modèle traditionnel ?

Pour nous, il n’y a pas vraiment de méthode mais plutôt un état d’esprit. Il faut se mettre en position de défier le statut quo. On cherche simplement à toujours questionner et remettre en cause l’existant pour le centrer sur l’expérience client.

Nous sommes persuadés que cette prise de position est accessible à tous. Il suffit de faire preuve d’intelligence. Tout le monde peut trouver les solutions. Il suffit d’être prêt à le faire.

C’est comme ça que nous avons confirmé notre vision : on n’attaque pas un marché par le prix mais par l’expérience globale. Le prix doit rester accessible mais pas que. La boutique doit être agréable, la vente et le conseil doivent être incentivés sur le moment qu’ils font passer aux gens.

Notre mot d’ordre : simplicité pendant l’achat, simplicité de l’expérience.

Tout rendre beau, tout rendre simple et être brutalement honnête avec les faits.

Quelle importance accordez-vous à l’innovation dans votre business model ?

La clé c’est de toujours se remettre en question : ne pas se mentir.
L’essentiel n’est pas d’innover mais d’avoir une mission claire. Le reste suit naturellement.
Pour nous, il s’agit simplement de faire la meilleure expérience client possible.

L’essentiel n’est pas d’innover mais d’avoir une mission claire.

Quelle est la place des boutiques dans votre identité ?

Dans notre secteur, c’est difficile de faire sans. La lunette étant un produit fashion et de santé, elle se vend beaucoup mieux en boutique qu’en ligne. Difficile d’acheter une paire de lunettes sans essayer.
L’expérience client sur internet peut être bonne, par exemple quand ça doit être juste pratique, mais pour faire passer une émotion, c’est plus puissant en boutique.

Vos boutiques sont une part importante de l’identité et de l’expérience Jimmy Fairly, comment les avez-vous imaginées ?

C’est simple, pour être le meilleur il faut s’inspirer des meilleurs : Apple, Nike… On ne regarde pas forcément ce que font nos concurrents.

Il ne faut pas se cantonner aux lunettes, mais se référer aux meilleurs, qu’importe leur secteur.

Pourquoi combiner online et offline ? Comment le digital vient-il servir votre expérience et le travail de vos vendeurs ?  Quelle vigilance faut-il avoir ? Y a-t-il des limites à se fixer ?

Le digital n’est pas un sujet en soi pour nous. L’outil est au service de la mission et non une fin en soi.

On prend bien garde de ne pas se fier aux modes mais se poser systématiquement la question du bénéfice. On ne cherche pas à utiliser le digital à tout prix. Tout ce qui nous importe c’est d’améliorer l’expérience par la façon dont on va pouvoir utiliser certains outils qui sont parfois digitaux.

Par exemple, il n’y a pas de caisses dans nos boutiques. Chaque vendeur a un terminal de vente dédié. De cette façon, c’est la personne avec qui vous parlez qui vous vend finalement le produit. Le lien n’est pas rompu. Dans ce cas, il s’avère que c’est grâce au digital qu’on peut faire ça, mais si on avait été dans les années 60, on l’aurait fait avec des blocs notes. On n’aurait pas mis de caisse pour autant.

Ce n’est pas la technologie qui prime mais l’utilisation qu’on en fait. Tout doit partir de l’expérience et pas forcément du support.

Vous avez imaginé une façon originale d’intéresser à la performance et de motiver vos vendeurs, laquelle ?

Nos vendeurs sont incentivés suivant les retours clients. Après chaque commande, nos clients reçoivent par mail leur facture et 2 questions :

  • Recommanderiez-vous Jimmy Fairly ?
  • Avez-vous passé une bonne expérience ?

Pas la peine de faire plus sinon personne ne répond.

Pour nous, rétribuer la performance de l’expérience c’est être en accord, aligné avec notre mission. Impossible de faire adhérer à ses valeurs si on n’aligne pas ses KPIs avec sa mission.

Il faut responsabiliser les gens et accorder sa confiance. Chez nous on peut agir et se tromper.

Quels sont vos prochains chantiers et défis ?

Devenir la plus grande marque de lunettes en Europe.

Il y a 3 mois on a ouvert notre 1ère boutique à Londres puis une 2ème en octobre.

L’avenir pour nous ne se limite pas à ce qu’on vend. Le produit est accessoire. Notre mission n’est pas uniquement basée sur le métier qu’on fait, mais sur une mission globale : faire l’effet whaouh. On motive nos équipes à vendre plus que des lunettes. Alors, il n’y a pas de limite pour la suite !

Un dernier conseil ?

Avoir une mission claire et de la confiance.

Vous aimerez peut-être aussi