Efficacité professionnelle

Prendre la parole en public une affaire de tous

Greta Thunberg, une jeune Suédoise de 16 ans, a produit, le 25 janvier dernier à Davos, un discours simple et puissant sur l’enjeu climatique.  Depuis, les jeunes du monde se mobilisent chaque semaine sur le sujet.

Quelle est la fonction de la prise de parole en public ?

Elle est expression de soi, interaction et invite à l’action. Elle est raison, émotions, Ethique.

Le porteur de projet va convaincre, expliciter les objectifs à atteindre, définir les moyens nécessaires, fédérer et susciter l’adhésion du plus grand nombre. La prise de parole est ainsi un acte de communication qui crée de la collaboration et renforce la confiance au sein des équipes.

Prendre la parole, est-ce facile ?

« D’après une étude, la peur n°1 des personnes est de parler en public, la peur n° 2 la mort.

Ça veut dire que si tu vas à un enterrement, il vaut mieux être dans le cercueil que dire l’oraison funèbre ? !» Jerry Seinfeld   

Assurément non ! Les raisons sont multiples : crainte du regard des autres, de leur évaluation, manque d’expérience, déficit de confiance en soi… Les habilités de communication se construisent pas à pas. Le charisme s’acquière peu à peu en prenant sa place devant les autres.

Comment créer un discours vivant, incarné ?

Préparez-le. Il s’agit d’être AUTEUR (E), d’un contenu de communication qui fasse sens pour les interlocuteurs car « seul compte ce que l’autre va comprendre ». Une matrice en 4 questions clés (le TOPP) pose le canevas directeur :

T :  Thème, contexte (de quoi on parle ?)

O :  Objectif et enjeux (Qu’est ce que veux que mon public sache ou fasse à la fin de mon intervention et pour y gagner quoi ?)

P :   Public (qui est-il, quels besoins, attentes ?)

P :   Plan : Il s’agit du développement de votre prise de parole en 3 phases :

  • 1. Capter l’attention: Déterminez un message clé : « une phrase » « un chiffre » « un fait marquant » qui représente le cœur de votre présentation : ex. : « notre maison est en feu » (G. Thenberg), ou une question en lien avec votre message clé « Que pensez-vous de… ».  Présentez ensuite la thématique et l’objectif de la rencontre.
  • 2. Captiver : Créez une trame séquentielle cohérente comme par exemple : Quoi, Qui, Comment, Combien, Où, Quand, Pourquoi (peu importe l’ordre). En fonction du temps de parole, choisissez le nombre de séquences, puis
  • 3. Étayez votre trame par des arguments (chiffres, exemples, métaphore…) pour gagner en crédibilité.
  • Conclure: 4. Répétez votre message clé : ex. « Je veux que vous agissiez comme si la maison était en feu. Car c’est le cas » ( Thenberg).

Voici ci-dessous un exemple de présentation professionnelle préparée sous forme de carte Heuristique. Elle constitue un excellent document-support visuel pour un orateur. Elle offre une vue globale avec les mots clés de votre intervention et les interactions possibles. Elle vous permet de mieux connaître et mémoriser votre contenu oral. Elle se trace à la main.

En synthèse : En fonction de l’objectif et du public, définissez le message clé, la conclusion et la structure du discours dans le temps imparti.

Comment performer dans l’expression orale ?

Devenez ACTEUR (TRICE) de votre discours vivant et incarné. La prise de parole engage le corps et l’esprit tout entiers. Comme tout sportif avant sa performance, prenez le temps (8 secondes) de vous concentrer et prenez le contrôle de la situation.

Trois points d’attention vous permettent de gérer votre état émotionnel : la posture corporelle, la respiration, la projection de votre voix.

LE CORPS

Debout : les pieds sont ancrés et stables au sol, buste droit.  « Le geste part, le mot suit et parfois la pensée vient.” E. Herriot. Joignez les mains souplement à hauteur du diaphragme, elles se mettront naturellement en mouvement pour appuyer vos propos.

Assis : le buste demeure droit et les mains sont posées sur la table, elles accompagneront votre discours.

Pensez à regarder votre public pour l’impliquer.

LE TRAC ET LA RESPIRATION

Le trac est-il notre ami ? Oui. Nous nous exprimons dans le temps présent et nous n’avons pas l’occasion de recommencer alors Il est légitime qu’il se manifeste. Gardez en un pourcentage pour qu’il devienne une énergie au service du discours. Il suffit de le réguler par la respiration et il baissera de 50 % :

Expirez (discrètement !) pour évacuer les tensions puis prenez une légère inspiration avant de parler.

Pensez en termes positifs, visualisez un scénario de réussite. Le cerveau est capable de générer des images mentales et d’anticiper les éléments d’une scène fortement imaginée.

LA VOIX 

Elle reflète votre engagement, votre détermination, votre état émotionnel interne.

  • Augmentez le volume de votre voix à chaque début de phrase. Faites des silences : prenez le temps de parler, ralentissez votre débit de parole pour contenir votre trac.
  • Articulez et mettez l’accent sur les mots importants. Remplacez-les « donc » par des silences qui laissent le temps à votre auditoire de recevoir votre propos (quelques 10èmes de seconde).
  • Respectez la prosodie du discours, c’est-à-dire le débit et le rythme suivant un schéma simple : une phrase courte suivi d’un silence.

En conclusion

Réalisez-vous !

La prise de parole en public est l’affaire de tous et l’expression de soi. « La simplicité est la sophistication ultime » disait Steve Jobs. Les prises de parole de Grata Thunberg sont sans artifice. Sa sincérité et sa conviction font la différence.

Christine Monerris, consultante expert en formation

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